Extraction en Phase Solide | SPE | Solid Phase Extraction
L’extraction en phase solide (SPE ou Solid Phase Extraction) est une méthode de préparation d’échantillon de type extraction solide-liquide.
Cette méthode est très employée en chimie analytique pour concentrer et/ou purifier des molécules ciblées contenues dans un échantillon liquide ; exemple de matrice (urine, eau, …)
Les composés d’intérêts en solution dans un liquide sont adsorbés sélectivement sur une phase solide. Comment ? En faisant percoler l’échantillon liquide à travers une cartouche contenant l’adsorbant – la phase stationnaire.
A la suite de différentes étapes, les molécules d’intérêt se récupèrent après élution dans un tube ; la présence d’interférents provenant de la matrice est quasi nulle et les analytes se trouvent en plus forte concentration.
L’extraction en phase solide est une technique de préparation d’échantillon. La SPE simplifie les étapes de pré-concentration et de purification.
Les avantages de pratiquer la SPE sont multiples :
Il existe deux grandes catégories d’usage de la SPE.
La SPE est utilisée pour de la purification (clean-up), suppression des molécules interférentes issues de la matrice de l’échantillon. Pour se faire, il existe trois manières de procéder :
La SPE est aussi utilisée pour l’enrichissement/concentration des analytes. Voici les trois étapes à respecter pour aboutir à des très bons résultats.
En conclusion, la SPE peut donc améliorer les résultats analytiques dans les analyses HPLC, GC, IC et MS en réduisant la complexité d'un échantillon, en réduisant les interférences de base et/ou en augmentant la sensibilité de détection.
L'utilisation de la préparation d'échantillons par extraction en phase solide peut également réduire les composés nocifs introduits dans le système de chromatographie, ce qui prolonge la longévité de la colonne d'analyse et de l'instrument.
Il est donc facile de comprendre pourquoi l'extraction en phase solide est largement utilisée par les chromatographistes dans les applications pharmaceutiques, environnementales, médico-légales et de sécurité alimentaire.
Une SPE réussie réside dans la différence d’affinité entre les molécules ciblées dit « analytes » et les interférents issus de la matrice – l’échantillon. Les analytes vont ainsi s’adsorber sur la phase stationnaire solide. Les interférents, eux, ne sont pas retenus.
Une extraction en phase solide se décompose, généralement, en 5 étapes.
A noter qu’avant d’être injecter dans un système chromatographique, le volume ainsi récupéré doit être concentré par évaporation.
Pour faire de la SPE Manuelle, il vous faut un Manifold.
Ce manifold est relié à une pompe afin de faire le vide à l’intérieur.
Via cette dépression, les échantillons liquides et les solvants vont ainsi percoler à travers la cartouche.
Avec un système automatisé, les échantillons et les solvants sont poussés par une seringue.
Cette technique est dite SPE automatique à pression positive comme le SPE 03.
Les avantages de la SPE Automatisée est de préparer 8 échantillons à la fois.
La maitrise des volumes, des débits, de la synchronisation des différentes étapes augmente la répétabilité des mesures.
De plus, pour le chimiste, il est inutile de restant devant en attendant que ça coule.
Exemple : Comparaison de la répétabilité entre une SPE Manuelle et une SPE automatisée
Exemple de SPE Vacuum Manifold.
Il vous faut vider la cuve au préalable puis démarrer la pompe pour mettre sous vide l’intérieur de la cuve.
Ensuite, les cartouches SPE seront à placer sur les 12 emplacements prévus à cet effet.
Une alternative à la SPE manuelle est la SPE Automatisée.
Les avantages de l'automatisation des protocoles SPE sont nombreux.
Les modèles SPE-03 et VIVACE DUO sont des systèmes automatisant l’extraction en phase solide.
Le SPE 03 dispose de différents volumes de réservoir pour répondre à la variété de vos échantillons.
Le SPE 03 accepte tous les types de cartouches SPE (1ml, 3ml et 6ml) ainsi que les Disk SPE.
Des bouteilles à solvants sont placer sur le dessus du SPE 03.
Une fois rentrée la méthode SPE (volume de solvants, les débits aux différentes étapes), lancez la manipulation en appuyant sur Start.
L’extraction en phase solide (SPE) remplace avantageusement l’extraction liquide-liquide ; notamment pour l'analyse des micropolluants dans l'eau.
Les cartouches SPE, également appelées colonnes SPE, sont des tubes en plastique à usage unique.
Les cartouches SPE sont disponibles en plusieurs tailles, avec une capacité allant de 1 à 200 ml ou plus.
Le format des cartouches est utilisé pour traiter un nombre limité d'échantillons à la fois.
Les cartouches de 3mL sont une taille de cartouche populaire et un bon point de départ pour de nombreuses applications.
Voici quelques considérations pour déterminer la meilleure taille de cartouche à utiliser.
Volume cartouche |
Masse échantillon | Masse adsorbant | Volume d’élution minimum |
1mL | 2.5-10mg | 50-100mg | 100-200mL |
3mL | 25-100mg | 500mg | 1-3mL |
6mL | 25-100mg | 500-1000mg | 2-6mL |
12mL | 100-200mg | 2000mg | 10-12mL |
Les formats de cartouche SPE, les plus utilisées :
Le format à choisir est fonction du volume d’échantillon que vous devez éluer sur la cartouche.
Pour les analyses d’eaux avec de grands volumes d’échantillon d’eau, les DISK SPE sont très adaptés.
Il existe deux formats usuels :
Il existe un grand nombre de phase stationnaire en SPE.
Pour sélectionner la phase stationnaire de votre cartouche SPE la plus appropriée, il faut tenir compte de la nature de votre échantillon ou matrice, des interférences éventuelles et des analytes à doser.
On rencontre deux grandes familles de phase stationnaire.
Les silices et les polymères.
Pour ce qui est des phases stationnaires à base de polymères, voici leurs principales caractéristiques :
Pour ce qui est des phases stationnaires à base de silice, voici leurs principales caractéristiques :
On divise la famille des phases stationnaires silice en 4 familles distinctes.
En mode Phase Inverse, les phases greffées hydrophobes fonctionnent selon les interactions de type Van der Walls. La purification permet un isolement de familles de composés apolaires ou faiblement polaires.
L’ajout de tampon est préférable lorsque les composés sont ionisables (acides, bases).
Les phases apolaires non post-silanisées (non end capped) donnent, avec les groupements silanols superficiels, des interactions polaires supplémentaires qui peuvent améliorer la rétention des composés contenant des fonctionnalités polaires.
Pour un même éluant, plus la chaîne carbonée est courte, plus la rétention d’un composé est faible.
Pour les composés aromatiques, le greffage phényl présente de meilleures interactions.
Le méthanol ou l’acétonitrile sont des solvants d’élution régulièrement utilisés.
Le mode phase normale reste un compromis très intéressant pour la purification de molécules ou familles de molécules dont la structure présente un grand nombre de fonctions polaires.
Le choix du solvant est très important et influe directement sur le type d’interaction mis en oeuvre pour la purification (un solvant apolaire favorise les interactions polaires entre l’adsorbant et les composés).
En mode échange d’ions, le mécanisme de rétention est l’interaction ionique.
L’extrémité de la phase greffée de l’adsorbant crée une attraction forte avec le ou les composés de l’échantillon possédant une ou des fonctions ionisables antagonistes.
L’interaction des phases échangeuses d’ions dépend essentiellement du pH et de la force ionique du contre-ion.
La force de la liaison sera d’autant plus importante que l’acide et la base qui s’apparient sont forts, ce qui peut être problématique pour l’étape d’élution et pour l’obtention d’un bon taux de recouvrement.
C’est pourquoi il existe différents phase échangeuses d’ions :
Une des techniques les plus sélectives des adsorbants silices greffées est celle du mode mixte ou mixed mode.
Le double greffage (échange d’ions et chaînes carbonées hydrophobes) apporte de nouvelles sélectivités.
Les composés d’intérêt, qui doivent impérativement posséder une fonction acide ou basique, sont retenus sur le greffage échange d’ions. Un premier lavage puissant faisant intervenir le pH permet d’éliminer les impuretés ionisables.
Il est ensuite possible d’éliminer les autres impuretés retenues sur le greffage hydrophobe par un solvant organique. Cette technique est très utilisée pour l’extraction de composés basiques (médicaments, drogues et métabolites) dans les fluides biologiques (sang, plasma, urines, …).
Comme en échange d’ions, il existe différents greffons spécifiques aux composés d’intérêt :
Les phases mixed mode sont constituées soit d’un acide fort (sulfonique), soit d’un acide faible (carboxylique), soit d’une base d’amine quaternaire, soit d’une base d’amine faible et d’un greffon hydrophobe.
Elles sont utilisées pour extraire les bases fortes ou faibles ou bien des acides forts ou faibles selon le greffage choisis.
Avant de faire passer votre échantillon sur une cartouche SPE, il faut optimiser l'échantillon pour une rétention efficace de l'analyte.
Tenez compte des points suivants lors du prétraitement d'un échantillon avant son application sur les cartouches SPE :
Selon la nature physique et chimique de l’échantillon, la préparation de l’échantillon avant SPE varie.
Les échantillons solides doivent être soit dissous, soit extraits avant le chargement.
Pour les analytes polaires, utilisez un solvant organique polaire, tel que le méthanol ou l'acétonitrile.
Pour les analytes non polaires (et les échantillons multi-résidus), utilisez un solvant organique, comme le dichlorométhane ou l'acétone, et un agent de séchage.
Assurez-vous que l'échantillon est correctement homogénéisé et extrait initialement dans un extrait aqueux ou organique en utilisant des conditions qui ont été optimisées pour fournir une efficacité d'extraction initiale maximale avec une co-extraction minimale des composants indésirables de la matrice.
Cette étape peut bénéficier de l'ajout de tampons, de sels dispersifs ou de l'utilisation de co-solvants pour influencer l'efficacité de l'extraction.
Les extraits initiaux d'échantillons solides peuvent nécessiter un ajustement du pH, de la composition du solvant, voire une évaporation et une reconstitution à l'aide d'un solvant différent afin d'optimiser les performances de l’adsorbant SPE.
Une filtration ou une centrifugation peut également être nécessaire pour éliminer les particules avant l'extraction.
Si l'échantillon contient des matières en suspension, une filtration ou une centrifugation peut être nécessaire avant l'extraction.
Il peut être possible de diluer un échantillon liquide non aqueux en utilisant de l'eau tamponnée et des co-solvants organiques, puis de le traiter comme un échantillon aqueux dans les procédures suivantes.
Les échantillons liquides non aqueux qui sont solubles dans l'hexane doivent être dilués ou échangés dans l'hexane.
Le conditionnement de l’adsorbant de la cartouche SPE est nécessaire afin d’assurer des interactions reproductibles avec l’analyte.
Le conditionnement (aussi appelé solvatation) consiste à imprégner l’adsorbant et produire ainsi un environnement convenant à l’adsorption de l’analyte.
Les adsorbants apolaires sont généralement conditionnés avec de 1 à 3 volumes de colonne d’un solvant miscible à l’eau (méthanol, THF, 2-propanol etc.), suivi du solvant dans lequel l’analyte est dissout (matrice pure, par ex. eau, tampon).
En mode “phase inverse”, pour des silices greffées C18, C8, C2, phényle, cyclohexyle, on emploie couramment le méthanol voire l’acétonitrile.
Les adsorbants polaires sont conditionnés avec des solvants apolaires.
L’hexane, le cyclohexane ou le dichlorométhane sont des solvants régulièrement utilisés en mode “phase normale” pour conditionner la silice vierge ou la silice greffée aminopropyle (R-NH2), dihydroxypropyle (R-R’OH-R”OH), cyanopropyle (R-CN), …
Après l’étape de conditionnement, l’adsorbant ne doit pas dessécher sinon l’imprégnation ne serait plus garantie.
En résumé :
Avant de déposer l’échantillon sur la cartouche SPE, il faut :
Le dépôt de l’échantillon peut être fait avec une pression positive ou négative avec un débit de ~3 mL/min.
Le volume de l’échantillon peut varier de quelques ml à quelques litres.
En effet, l’échantillon est déposé sur la partie supérieure du lit de l’adsorbant.
Les impuretés n’ayant aucune affinité avec l’adsorbant ne sont pas retenues.
D’autres le sont plus ou moins fortement que les composés d’intérêts.
Pour apporter un maximum d’efficacité à la purification, la vitesse d’écoulement de l’échantillon doit être contrôlée.
Les valeurs expérimentales des débits observés pour des granulométries d’approximativement 50 µm sont comprises entre :
Lors des premiers essais, il est impératif de vérifier que tous les composés d’intérêts de l’échantillon ont été fixés sur l’adsorbant, ce qui implique d’analyser la fraction de percolation.
La maîtrise du pH est primordial pour une bonne répétabilité.
De plus, la maitrise du pH favorisera les formes moléculaires de vos analytes et non pas les formes ioniques dans le cas des interactions par adsorbtion.
En échange d’ions, le pH de l’échantillon doit être identique au pH du tampon utilisé lors de l’étape d’activation de l’adsorbant.
Le lavage est SPE est l'étape qui permet l’élimination d’impuretés possédant moins d’interactions avec l’adsorbant que le ou les composés d’intérêt.
D’autres solutions (solvants ou mélanges de solvants) peuvent être utilisées pour une efficacité plus importante.
Elles doivent avoir le plus d’affinité possible avec les impuretés et le moins possible avec les composés d’intérêt pour ne pas les éluer à l’issue de cette étape (Attention à la polarité et au pH des solvants de lavage).
Le lavage de l’adsorbant est généralement réalisé avec une solution de lavage spéciale ; cependant dans certains cas elle n’est pas nécessaire.
Si la différence de polarité entre la solution de lavage et l’éluant est très grande, ou si les deux ne sont pas miscibles, le séchage de l’adsorbant après l’étape de lavage est recommandé.
En résumé :
Cette étape consiste à faire circuler de l’azote sec et propre pendant 2 à 5 minutes à travers la cartouche pour évaporer les traces de solvant de lavage.
Cette étape améliore le rendement d’extraction.
L’élution avec un éluant adéquat ne doit pas se faire trop rapidement.
La vitesse d’élution dépend de la dimension de la colonne ou de la cartouche et de la quantité de l’adsorbant (environ 1 mL/min).
L’élution consiste à récupérer 100 % des composés d’intérêt présents sur l’adsorbant.
Le solvant ou mélange de solvants utilisé doit avoir le maximum d’interactions avec les analytes et le moins possible avec les autres interférents qui peuvent rester adsorbés.
Le solvant d’élution doit être le plus efficace possible, son volume doit être faible de manière à obtenir un facteur de préconcentration très important.
Un adsorbant à faible diamètre de particules (ex : 30 ou 50 µm) garantira un volume d’élution plus faible qu’un adsorbant de granulométrie plus grande (ex : 90, 140 µm).
Par contre la vitesse d’écoulement des fluides sera plus lente avec un risque potentiel de colmatage pour les échantillons visqueux.
En résumé :
Une méthode pour automatiser l’extraction en phase solide contient différents paramètres.
Les paramètres à prendre en considération lors d’une méthode automatique pour SPE sont variés.
Choisir les solvants pour conditionner les cartouches.
Choisir le volume nécessaire pour conditionner les cartouches
Choisir le débit en ml/min des solvants qui vont éluer les cartouches.
Ensuite, il est nécessaire de déposer l’échantillon.
Soit le dépôt se fait manuellement par une pipette,
Soit le dépôt se fait un système de seringue (aspiration puis injection sur la cartouche).
Dans ce dernier cas, le volume d’échantillon à déposer est programmable ainsi que le débit.
Une fois déposé l’échantillon, une étape de séchage est utile.
Cette étape de séchage se fait en insufflant de l’azote gazeux sec et propre à travers la cartouche. Le débit d’azote est ajustable.
La dernière étape consiste à fair éluer les analytes par un ou deux solvant. Le nombre de fraction varie de une à deux fractions collectées.
La nature des solvants peut être différente.
Les volumes et débits sont à paramétrer pour finaliser l’édition de la méthode.
L’extraction en phase solide automatisé est un système automatisant toutes les étapes pour faire de l’extraction sur cartouche SPE.
Cela va du conditionnement de la cartouche à l’élution des analytes en passant par le séchage de la cartouche, le dépôt de l’échantillon, l’extraction et de la purification.
L'extraction en phase solide est utilisée dans l'analyse chimique des échantillons "fluides-liquides" en éliminant les constituants indésirables et en ne conservant que les analytes d'intérêt.
Il s'agit d'une étape cruciale de la préparation des échantillons pour la chromatographie liquide et gazeuse.
Les applications typiques comprennent l'analyse des pesticides et de divers polluants dans l'eau, des médicaments dans les aliments et le sang, ainsi que des huiles et des graisses dans les échantillons environnementaux.
Échantillon original ===❯ Extraction en phase solide ===❯ Analyse
Le principe de fonctionnement de l'extraction en phase solide est l'adsorption des analytes sur la phase solide (matériau adsorbant dans la cartouche d'extraction en phase solide), ce qui permet de les éliminer de la phase liquide d'origine (échantillon liquide).
Le type de cartouche SPE doit être sélectionné en fonction des propriétés chimiques et physiques des analytes.
L'extraction en phase solide est une procédure qui prend du temps et qui nécessite une manipulation soigneuse et contrôlée.
La réalisation de l'extraction en phase solide sur de grands lots d'échantillons peut être laborieuse et sujette à des erreurs humaines.
En fait, la majorité du temps passé et des erreurs commises lors des analyses chimiques proviennent de la préparation des échantillons.
L'équipement SPE automatisé de PromoChrom peut atténuer ce problème en exécutant les étapes sans surveillance et avec une grande répétabilité et reproductibilité.
La conception ouverte permet de placer facilement les échantillons, les solvants, les cartouches et les flacons de collecte.
Une fois cela fait, l'utilisateur n'a plus qu'à saisir les étapes SPE souhaitées et à cliquer sur démarrer.
L'interface simple permet aux utilisateurs de choisir l'échantillon et le solvant à utiliser, ainsi que le débit et le volume.
La chromatographie sur colonne est une technique de séparation très ancienne.
Elle utilise du gel de silice, de l'alumine ou un autre adsorbant pour séparer les mélanges.
Le mode de fonctionnement est similaire à celui de la HPLC en phase normale.
Il y a environ 40 ans, le gel de silice lié au C18 est conditionné en petites colonnes (parfois appelées cartouches) et est utilisé pour extraire les composés organiques de l'eau, comme alternative à la séparation liquide/liquide.
Cette pratique est appelée extraction en phase solide.
Il s'agit en fait d'un type de chromatographie sur colonne, qui ressemble à la HPLC en phase inverse.
Aujourd'hui, le gel de silice et l'alumine sont également conditionnés en petites cartouches et appelés colonnes SPE.
Il semble donc que tant que l’adsorbant est emballé dans de petites cartouches, la pratique est appelée extraction en phase solide.
La SPE comporte normalement 5 étapes.
1) activer pour que l’adsorbant soit bien mouillé ;
2) équilibrer pour ajuster la force d'extraction ;
3) charger l'échantillon ;
4) éliminer les interférences ;
5) laver et recueillir la fraction ciblée.
Le solvant d'activation doit être capable de bien mouiller l’adsorbant de la colonne SPE et être compatible avec le solvant d'équilibrage.
Pour les colonnes de type phase inverse, le méthanol, l'iso propanol ou d'autres solvants polaires peuvent être utilisés.
Pour les colonnes de type phase normale, on peut utiliser de l'hexane, du toluène ou d'autres solvants de faible polarité.
Les solvants d'équilibrage doivent être compatibles avec le solvant d'activation, bien mouiller l’adsorbant et avoir un faible pouvoir d'élution.
Si le pouvoir d'élution est élevé, le composé ciblé ne sera pas bien piégé sur la colonne.
Pour une colonne en phase inverse, l'eau ou une solution tampon est souvent utilisée pour l'équilibrage.
Pour les colonnes en phase normale, un solvant de faible polarité est souvent utilisé pour l'équilibrage.
Les solvants utilisés pour la collecte doivent être compatibles avec le solvant d'élution précédemment utilisé, peuvent éliminer les composés ciblés avec un petit volume et sont faciles à évaporer.
Pour une colonne de 3-mL, le débit est normalement de 3-5 mL/min.
Pour une colonne de 6 ml, le débit est normalement de 6 à 10 ml/min.
Si la colonne est de type échangeur d'ions, le débit est normalement plus faible.
Pour une colonne en phase inverse, le débit doit être réglé à l'extrémité supérieure.
Lorsque le pH peut affecter l'extraction des composés ciblés (normalement des composés ionisables, tels que les amines et les acides) ou la matrice de l'échantillon, cela peut affecter l'analyse.
Comme mentionné dans la question précédente, pour la SPE utilisant une pompe à solvant, le lit d’adsorbant doit être humide en permanence. Par exemple, après avoir activé une colonne C18 avec du méthanol, on peut purger la colonne avec de l'air, puis charger un échantillon aqueux.
Lorsqu'un échantillon aqueux est chargé ou que des solvants aqueux sont utilisés, le solvant de collecte peut avoir des difficultés à interagir correctement avec la colonne.
De plus, l'eau de la colonne peut se retrouver dans la fraction collectée et affecter l'évaporation ultérieure.
La colonne SPE peut être séchée par purge d'azote ou d'air.
Le débit du gaz ne doit pas être trop élevé, sinon certains composés ciblés peuvent être perdus.
Il peut être contrôlé entre 300 et 500 ml/min.
Si les composés ciblés sont polaires, la cause principale de la faible récupération sera l'efficacité de l'extraction.
Les facteurs pertinents sont la force des solvants d'élution, la quantité d’adsorbant dans la colonne, le volume de l'échantillon et le pH de la solution d'échantillon.
Si les composés ciblés sont de faible polarité (comme les HAP, les PCB, les hydrocarbures), les principales causes de faible récupération sont l'adsorption par le récipient et la tubulure et la perte par évaporation.
Les facteurs pertinents sont l'inertie des composants mouillants et de la colonne et la compatibilité des solvants avec les composés ciblés.
Une colonne SPE usagée piège les composants de la matrice de l'échantillon et les particules ou les grosses molécules (comme les acides humiques et les protéines) peuvent également bloquer la colonne.
Une colonne SPE peut être réutilisée dans deux cas :
1) la matrice de l'échantillon est simple, de sorte que la capacité de la colonne n'est pas entièrement utilisée ;
2) les interférences piégées de l'échantillon peuvent être éliminées.
Dans le second cas, seule la colonne C18 permet d'éliminer facilement les interférences piégées dans l'échantillon.
Pour les colonnes à phase normale et les colonnes à échange d'ions, l'élimination des composants piégés n'est pas facile.
En général, si vous utilisez une colonne en phase inverse et que votre échantillon est propre, vous pouvez régénérer la colonne pour un usage répété.
Un mauvais conditionnement est une des causes d’un mauvais taux de récupération en SPE, il faut donc bien conditionner la colonne en fonction de la phase :
Une étape de lavage incorrecte est aussi une des causes d’un mauvais taux de récupération en SPE, il faut donc bien laver la colonne en utilisant une solution de lavage appropriée.
Une mauvaise élution est aussi une des causes d’un mauvais taux de récupération en SPE, il faut augmenter le volume de l'éluant, augmenter la force de l'éluant ou diminuer la force d'élution du solvant de lavage.
Une des raisons pour laquelle les analytes ne sont pas récupérés est qu’ils ont une interaction plus forte avec l’adsorbant de la colonne qu'avec le solvant d'élution.
Il faut donc choisir une colonne qui retient moins les analytes.
Un volume d'élution trop faible engendre aussi une mauvaise récupération en SPE, il faut donc augmenter le volume d'élution.
Enfin, le solvant d'élution peut être trop faible pour perturber l'interaction de l'analyte avec la colonne. Le remède est de modifier le pH du solvant d'élution pour assurer une plus grande affinité avec les analytes ; modifier la polarité du solvant d'élution pour assurer une plus grande affinité avec les analytes.
Pour améliorer la répétabilité en SPE il faut éviter de faire faire sécher la colonne avant l'ajout de l'échantillon. Si la colonne est séchée il faut la reconditionner.
Lors que la capacité de la colonne est dépassée, cela affecte la répétabilité en SPE, il faut à ce moment diminuer le volume de l'échantillon.
Un débit de chargement de l'échantillon trop élevé affecte aussi la répétabilité en SPE, il faut utiliser une colonne avec une plus grande quantité d’adsorbant et diminuer le débit.
Un débit d'élution est trop rapide dégrade la répétabilité en SPE, il faut au contraire laisser le solvant d'élution s'infiltrer dans la colonne avant de l'aspirer ou de le forcer à traverser la colonne ou appliquer en deux aliquotes séparées plutôt qu'en une seule aliquote.
En utilisant d'une solution de lavage trop forte pour éliminer les interférences, la répétabilité en sera affectée, il faut réduire la force du solvant de lavage pour y remédier.
Enfin, si le volume d'élution est trop faible votre répétabilité sera mauvaise, il faut augmenter le volume du solvant d'élution.
Lorsque l'élution se fait par gravité, l'air présent dans l’adsorbant peut modifier la trajectoire des solvants et réduire l'efficacité de l'extraction.
Dans la pratique standard de l'ancienne chromatographie sur colonne, l’adsorbant doit être recouvert en permanence de solvant pour éviter les bulles d'air.
Cependant, dans la nouvelle pratique SPE, les particules d’adsorbant sont beaucoup plus petites et l'élution est effectuée par une pompe ou une pression. Les bulles d'air dans l’adsorbant peuvent être expulsées rapidement.
Ce n'est donc plus un problème.
En fait, la colonne est souvent purgée à l'air pour l'échange de solvants.
Les colonnes SPE peuvent être classées, en utilisant la pratique de la HPLC, comme suit :
type phase inverse,
type phase normale,
type échange d'ions,
type mode mixte.
Si l'échantillon est aqueux (comme l'eau, l'urine, le plasma, le jus), les colonnes C18 (type phase inverse) sont le plus souvent utilisées.
Si l'échantillon est dans des solvants organiques, il faut utiliser une colonne à phase normale (Florisil, gel de silice, alumine, etc.).